La libération de Rafah Nached, bien que sous caution et sous condition, nous a réjouis. C'est une psychanalyste et une amie et nous souhaitons maintenant que toute poursuite contre elle soit abandonnée, qu'elle puisse retrouver la liberté de se déplacer à l'étranger et que nous puissions de nouveau aller la rencontrer à Damas et poursuivre avec elle et nos collègues syriens notre travail psychanalytique en commun. « Mettre la psychanalyse au chef de la politique » disait Lacan dans « Lituraterre ». Nous n'y sommes certes pas, et même dans la psychanalyse, il est loin d'être vérifié et vérifiable que la politique, dans sa dimension de gouvernance du transfert en tout cas, ne soit pas utilisée comme fausse garantie de l'expérience freudienne. La politique cependant, en tant qu'elle relève du discours du maître,
n'est pas à écarter avec dédain, et elle doit au contraire être abordée avec sérieux et respect. Comment ? Une république d'Analystes de l'Ecole, censés être parfaitement analysés, ne serait la solution que sous la condition d'un malthusianisme absolu qui interdirait toute nouvelle naissance, ou d'un eugénisme délirant qui prétendrait avoir repéré les gènes de la destitution subjective. Parions plutôt pour que, dans la cité, la psychanalyse persévère à être un symptôme ami , mais jamais complaisant.
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