Le symptôme. Ségrégation. Extase
Numéro 18 - Revue quadrimestrielle
Avec la participation de
Balbino BAUTISTA,
Thérèse CHARRIER,
Claire HARMAND,
Jean-Pierre LEBLANC
Pascale MACARY-GARIPUY,
Jean-Louis MEURANT,
Christine RAGOUCY,
Massimo RECALCATI,
Marie-Claire TERRIER,
Lina VELEZ,
Volumard-Debry VOLUMARD-DEBRY
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« ... la discrétion est incompatible avec un bon exposé d'analyse ; il faut être sans scrupules, s'exposer, se livrer en pâture, se trahir, se conduire comme un artiste qui achète des couleurs avec l'argent du ménage et brûle les meubles pour chauffer le modèle. Sans quelqu'une de ces actions criminelles, on ne peut rien accomplir correctement ». Ces lignes sont de Freud, en réponse à un article de Pfister concernant un exposé de cas, qui sera publié en 1910. Elles peuvent prêter à un contresens, à cause du terme « discrétion ». Cette discrétion qui ne doit pas avoir cours concerne non l'analysant, mais l'analyste. Cette conception de la clinique n'est pas la plus répandue, les analystes aseptisant souvent le récit de leur conduite en ne retenant que leur « vertu ». Ceci explique peutêtre la vindicte de certains contre les vignettes cliniques, et chez d'autres leur « I would prefer not to » portant sur la passe. Le courage que Freud eut pour publier l'interprétation de ses rêves est solidaire de son courage à avoir avancé et soutenu des thèses impensables d'avant... Freud d'ailleurs, dans ce passage même, prouve encore ce courage par une bévue : quand Bernard de Palissy brûle ses meubles, c'est pour découvrir le secret de l'émail et non pour « chauffer le modèle » ! Ô rêveries !
Dans la revue
PSYCHANALYSE YETU