Pour quoi la topologie, pour quoi la poésie ? Pourquoi s’y risquer et à quoi bon, quand on pratique la psychanalyse ? À quoi sert la topologie ? À explorer les organisations de trous, vrais ou faux. La topologie borroméenne, ça sert à serrer le trou, le vrai, ses points de coincement et de couinement (donc, de jouissance). Ce vrai trou de la structure (l’Ungrund de Jacob Boehme) est ce que la poésie (et encore plus, après Auschwitz) s’efforce de ne pas reboucher. « La poésie ne s’impose plus, elle s’expose », écrit Paul Celan. La psychanalyse aussi.
Cette nouvelle édition, en poche, devient, dans l’après-coup, le prologue de la tétralogie que l’auteur a consacrée au Neubo, dont Lacan a pu dire que ses trois ronds lui étaient venus comme Ring au doigt. Il y aborde autrement certains problèmes cruciaux de la psychanalyse, comme celui de l’être sexué et ses jouissances, des structures cliniques des psychoses, du symptôme, de l’inhibition et de l’angoisse dans leur fonction de nomination, de la passe et de la fin de l’analyse.
La poésie, comme la psychanalyse, prend les devants de là où va l’être : elle va, elle mène à ce que Lacan nomme l’étrou. Courir le risque de la topologie et de la poésie, s’y exposer comme psychanalyste, c’est élargir la psychanalyse.
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