Deux psychanalystes, eux-mêmes enfants uniques, s'interrogent : si Œdipe avait eu un frère ou une sœur, le mythe, la tragédie et le conflit psychique auraient-ils été changés ?
Les enfants uniques sont les grands oubliés de la littérature psychanalytique. La psychologie les décrit forts de l'investissement narcissique de leurs parents, voire égoïstes et trop matures. Enfants d'exception, enfants monstrueux, petits Œdipes, malgré tout, sous leurs atours narcissiques, les enfants uniques déclinent leur isolement, à la recherche épuisante de multiples, de doubles... dans leur manque de frères et de sœurs. Peut-être en advient-il une figure, véritable épiphanie d'un enfant mal connu, avec son évolution psychique propre et le destin qui en découle ?
Même si traduire à deux cette expérience incommunicable, impartageable, de la solitude et de l'isolement de l'enfant unique relève d'une mission impossible, les auteurs revisitent leur histoire en évoquant d'autres enfants uniques, rencontrés dans la littérature et dans leur cabinet d'analystes. Leur objectif est moins d'exorciser la condition de ces enfants aînés sans lendemain - qui questionnent le choix conscient, voire inconscient, de leurs parents d'en être restés là - que d'en faire état : les enfants uniques ont besoin de la reconnaissance de leurs « pairs » pour jouer à la vie, malgré tout.
Anne-Marie Merle-Béral est psychiatre, ancien membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris.
Rémy Puyuelo est pédopsychiatre, membre titulaire formateur honoraire de la Société psychanalytique de Paris.
Mise en vente le 08 septembre 2011
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