Avec la participation de Sylvie BENZAQUEN, Richard BRODA, Jean-Yves BROUDIC, Alain DENIAU, Christophe DU FONTBARE, Pascale HASSOUN, Patrick HOCHART, Jef LE TROQUER, Claude MAILLARD, Beatrice PATSALIDES HOFAMNN, Geneviève PIOT-MAYOL, Claude RABANT, Serge REZNIK, Ariano SUASSUNA, Hélène TZAVARAS
Temps de détresse extrême.
Hantise du mal. Mais si le bien n’existe pas, le mal existe-t-il ? « Le bien n’existe pas. Je le sais, car Hitler voulait le bien. » Vassili Grossman
Pour Spinoza de même, bien et mal étant corrélatifs, « celui que conduit la raison, qui donc naît libre, et demeure libre, n’a aucun concept du mal, et par conséquent du bien non plus. »[1] Le mal cependant met à nu les ténèbres de nos âmes, alors que la maladie révèle la face cachée de nos corps et leurs faiblesses.
Cacher le crime lui confère une éternité fictive qui permet d’échapper à la mémoire et de se renouveler sans cesse, en se travestissant. Le pire du mal est son travestissement, qui veut toujours le bien, et fait de la mort le signe de sa victoire.
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[1] Spinoza, Ethique, Quatrième Partie. De la Servitude Humaine, proposition LVIII.