Après plusieurs décennies de luttes professionnelles, les travailleurs socio-éducatifs sont forcés d'admettre que la professionnalisation de leur activité reste largement inachevée. L'absence d'une formalisation de leur savoir et le recours à un cadre épistémologique inadéquat constituent les principales causes de cet état de fait. Plutôt que de voir l'éducateur risquer de perdre sa singularité en se fondant purement et simplement dans la nébuleuse des travailleurs sociaux, l'auteur défend l'idée d'une accélération du processus de professionnalisation de l'activité socio-éducative. Il ne s'agit pas de ranimer le combat d'arrière-garde aux relents corporatistes que l'on a trop souvent vu se développer par le passé. L'enjeu n'est pas de ravir des " parts du marché " aux autres intervenants sociaux et éducatifs. Il est essentiel est de tenter de sortir le métier d'éducateur de l'immaturité structurelle et conceptuelle dans laquelle il se trouve encore, un demi-siècle après son apparition.
Cet ouvrage vise deux objectifs : d'une part proposer des éléments de réflexion à des travailleurs en quête de légitimité, et d'autre part, contribuer au développement d'une rhétorique identitaire sans laquelle une profession émergente ne peut espérer obtenir la reconnaissance du corps social.
Tout au long de ce texte, l'auteur montre que la noblesse du métier d'éducateur réside finalement dans le supplément d'humanité qu'il apporte là où sévit le drame de l'inadaptation et de l'exclusion.
Jean Brichaux est psychologue clinicien et psychopédagogue. Il a exercé en milieu psychiatrique et en institut médico-pédagogique avant de se tourner vers les métiers de la formation.
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