Guerres et croyances

Félix Guattari définissait l’écosophie à partir de « trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité humaine ». C’est à partir de la combinaison de ces trois registres qu’on pourrait interpréter aujourd’hui le domaine des guerres, de leur relation aux croyances, à l’angoisse et à la mort. Les religions accompagnent ou nourrissent ainsi une clinique, souterraine ou évidente, des guerres et destructions. Le désir, inconscient ou voilé, s’enracine aussi dans des croyances qui nourrissent l’angoisse ou le désir de mort, ses représentations avérées ou virtuelles. 

Il s’agirait dans ce numéro de reconnaître l’influence toujours vivante des croyances dans la vie, dite inconsciente, des citoyens, ou de ceux-là mêmes à qui cette citoyenneté est refusée. Pour cela, il sera nécessaire d’échapper aux seules classifications occidentales des troubles mentaux et des psychoses, pour en comprendre les racines et les multiplicités, toujours historicisables ; et de repenser les « guerres » depuis ce que Deleuze et Guattari ont appelé « machines de guerre ».