Rumeurs, fantasmes et vérités dans la clinique des groupes
Numéro 84 - revue semestrielle
Avec la participation de
Thierry BAUBET,
Christophe BITTOLO,
Sylvie BONNEVILLE,
Victoria CAILLET
Noann CUNIN,
Mai Chi DANG,
Philippe DRWESKI,
Nathalie DUMET,
Alberto EIGUER,
Stéphanie GAFA,
Guy GIMENEZ,
Philippe GRONDIN,
Audrey JOLIVET,
Edith LECOURT,
Xavier LEROY,
Marco LIGUORI,
Véronique MASUY,
Théophile MEGNY-MARQUET,
Sylvie OUDICH,
Marie PLOTON,
Chantal RINOI HARB,
Nino RIZZO,
Jean-Noël ROUILLON,
Almudena SANAHUJA,
Alexandre SINANIAN,
Kévin TOUPIN
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L’actualité contemporaine, telle qu’elle nous est transmise par les médias, abonde d’informations sur lesquelles planent très vite doutes, interrogations ou contestations, quant à la véracité des propos et des faits partagés.
Certaines théories pourraient prêter à plaisanterie si elles n’avaient pas pris une place aussi importante dans l'état du monde. Les démocraties connaissent ainsi des fragilités à l'endroit même où des débats et des discussions nécessaires à leur bonne santé se trouvent polluées voire perverties par la désinformation, la rumeur, la propagande. Si les alliances entre le mensonge et la politique sont connues depuis de nombreuses années (H. Arendt), si la rumeur s’étaye sur des fantasmes puissants, l'avènement et le développement des réseaux sociaux ont mis en avant la faiblesse des contrôles institués sur des pouvoirs d’influence considérables.
Dans la clinique psychanalytique, la distinction et les articulations entre le fantasme et la réalité ont longtemps structuré le débat sur le développement normal et pathologique de l’enfant comme la psychopathologie de l’adulte. Le pouvoir protecteur du mensonge et des illusions ou la falsification du sens dans la construction du symptôme névrotique côtoient, dans la clinique, des déformations et des retournements bien plus graves et délétères, lorsque la perversion, l’incestualité ou le délire infiltrent voire organisent la vie psychique.
La clinique des groupes, des familles et des institutions est concernée par ces questions à plusieurs titres. Elle interroge les formations psychiques, alliances et pactes de ceux et celles qui y participent, autant qu’elle concerne des organisateurs psychiques de groupe très influents sur ceux et celles qui n’y adhèrent pas.
Ce numéro met en lumière les dimensions protectrices et/ou délétères du mensonge dans les groupes et la place qu’il prend dans les alliances inconscientes et dans la transmission tant sur le plan familial qu’institutionnel. Rumeurs, fantasmes et vérités méritent d'être interrogés si nous souhaitons que la « vérité » émotionnelle du lien, celui de connaissance selon W.R. Bion, soit facteur de croissance et de fécondité psychique dans les liens, les groupes et les institutions.
Dans la revue
Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe