La crise peut s’entendre de manière générale comme une rupture de l’équilibre antérieur, une césure dans l’homéostasie et la répétition rassurante. Elle peut se vivre de manière brutale ou soutenir un mouvement processuel.
Sur le plan de la clinique ordinaire, les passages d’âge (adolescence/grand âge…), certains événements de vie (accès à la parentalité/passage à la retraite…) peuvent s’entendre comme des temps emblématiques de la crise : ils correspondent à des moments d’incertitude et de mouvance identitaire, au cours desquels le sujet voit ses bases narcissiques remises en jeu.
Aujourd’hui, de nouvelles cliniques plus contemporaines, apparaissent et dévoilent de nouvelles formes de mutations, notamment des désirs de métamorphoses et des demandes de changements de sexes chez des adolescents comme dans les problématiques qui interrogent le genre et l’identité. Une nouvelle psychopathologie émerge-t-elle ou bien est-ce le malaise qui prend des formes nouvelles, induites en partie par le contexte socio-historique ?
Plus généralement, les lieux de soins traversent eux aussi des moments de transformations qui s’apparentent à des crises mutatives. Engendrées par des mouvements liés à leur processus dynamique, maturatif ou bien par la confrontation à des événements extérieurs bouleversants telle que la crise sanitaire, les crises frappent les institutions dans leurs fondations identitaires. Comment les institutions intègrent-elles ces changements et quelles issues parviennent-elles à inventer ?
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