Quel accueil singulier les professionnels peuvent-ils faire à l’expérience hors norme des handicaps psychiques ? Comment repérer la créativité que la personne déploie malgré la souffrance pesante ? L’auteur s’appuie sur les sciences humaines pour questionner la case trop étroite du handicap qui stigmatise.
« S’efforcer d’aborder les situations sociales de handicap par les innombrables récits inattendus que peuvent en faire les sujets nous prémunit du glissement vers une pratique où le handicap ne servirait qu’à catégoriser. Cela nous oblige certainement à entrer dans la diversité des situations de vie qui peuvent faire handicap dans la vie quotidienne : se laver, manger, dormir, sortir de chez soi, habiter, travailler, se rendre à un rendez-vous… mais pour en faire l’occasion d’autres choses, afin de ne pas les réduire aux étapes normatives d’un parcours préalablement pensé à la place du sujet (et évidemment pour son bien…).
Ainsi, les besoins vitaux et les activités socialisées deviennent des portes d’entrées, et non des finalités en soi, afin d’accompagner le sujet. Oui, mais des portes d’entrées vers quoi ? Vers un soutien à être un peu plus acteur de sa vie, de ce qu’il peut en dire, de ce qu’il peut en bricoler entre nature, culture et subjectivation… Le travail du psychologue au quotidien, c’est proposer sa présence physique et psychique, son écoute, ses paroles, comme points d’appuis pour que s’inventent de nouvelles façons de faire avec ce qui tourmente les sujets. » FC
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