L'objet de ce livre est de différencier travail d’emprise, travail de création et relation d’emprise. J’évoque le destin de ce concept à travers les thématiques du cramponnement et de l’attachement en m’appuyant sur la dynamique des interactions entre le bébé et son environnement. Je distingue l'emprise de vie et l'emprise pathologique, parfois à visée meurtrière, qui résulte de l’échec du travail d’emprise nécessaire au développement psychique. J’esquisse un portrait robot du tyran et je décris le rôle de la relation d'emprise dans les situations d’inceste.
L’emprise est bi-face : d’un côté elle est mortifère, synonyme de violence et de l’autre, elle soutient l’invention de la vie au quotidien et permet au créateur de générer une œuvre. Alain Ferrant souhaite faire sortir la notion d’emprise de l’impasse dans laquelle les médias et beaucoup de psys l’enferment.
Il défend la conception d’une emprise nécessaire au développement de la vie psychique, à l’organisation du lien en général et au travail psychothérapeutique en particulier. Il en va de l’emprise comme du vin et du chocolat : un verre ou un carré embellissent la vie mais les excès la détruisent et, dans les conduites d’emprise, l’excès détruit d’abord la vie des autres.
Pour lui, les relations d’emprise sont des symptômes qui renvoient à des ratés ou des échecs du travail d’emprise qui se développe dans les premiers temps de vie en interaction avec l’environnement maternant. Cette perspective dépasse le strict champ de la psychopathologie. Conformément aux deux sens complémentaires de l’étymologie du mot « emprise », prendre et entreprendre, l’auteur s’intéresse au processus d’emprise interne qui structure la création de l’œuvre, notamment littéraire.
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