« Qui n’a pas eu la chance de suivre les enseignements d’Olivier Grignon pourra découvrir, en lisant les textes de ses conférences ici réunies, le travail d’un psychanalyste soucieux de transmettre à ses auditoires une psychanalyse vivante, en mouvement, forgeant sa recherche en l’inscrivant systématiquement dans un permanent dialogue avec ses maîtres – Freud, Dolto, Lacan – et ses pairs.
Son incontestable talent réside en grande partie dans son effort permanent pour déplier ce qui, dans la théorie analytique, a tendance à s’ombiliquer pour devenir d’abord doctrine puis lettre morte. Olivier Grignon n’est pas en quête d’une théorie idéale et sophistiquée mais à la recherche de ce qui s’arrache de la clinique pour s’écrire et se dire conceptuellement. Il lit Lacan avec enthousiasme et s’émeut à chacune des trouvailles de ce dernier, ce qui contribue à nous le rendre à la fois proche et héroïque. Ce que dit Lacan, ça le secoue et il tente de nous transmettre cette émotion en cernant dans ce discours un Lacan tourmenté par les impasses et les apories, notamment freudiennes.
Olivier Grignon part de l’idée que le savoir psychanalytique n’est pas le référentiel de l’acte analytique. Du coup, le psychanalyste apparaît comme un être divisé entre sa tâche et son acte qui consiste à essayer de rendre compte de ce qu’il fait quand il se commet à apprendre de ses patients (Dolto). C’est pourquoi, Olivier Grignon a de bonnes raisons de se demander si “vouloir enseigner ce qui ne se transmet pas” ne serait pas un symptôme.» Jean-Pierre Winter
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