Jouissances de la mère

Numéro 22 - Revue semestrielle

Avec la participation de Michèle BENHAIM, Danièle BRUN, Brigitte DOLLE-MONGLOND, Olivier DOUVILLE Anastassia GAMOVA, Yolande GOVINDAMA, Brigitte LALVEE, Monique LAURET, Silvia LIPPI, Ramon A MON, Sabine PARMENTIER, Gérard POMMIER, Jacques SEDAT, Myriam SZEJER Voir plus [+]

Les mères jouissent, que ce soit dans l’acte sexuel, dans l’effusion de jouissance de la naissance d’un nouvel autre ou dans l’utilisation d’un enfant comme phallus quand elles ne l'ont pas suffisamment dégagé de leurs propres désirs œdipiens. La clinique de certains moments de cure et des psychoses nous montre que l’Autre primordial fait retour dans un moment de « ravage », sous forme de jouissance de l’Autre. La femme est plus facilement sujette à ces ravages du fait de la force de son lien à sa mère, que Freud avait découvert, avec étonnement, sous-jacent à l’attachement œdipien au père.
Mais la mère est aussi ce premier Autre qui donne la vie avec plus ou moins d’amour, plus ou moins de haine, suivant son propre parcours psychique, montrant comment s’organise la réponse du sujet à l’aliénation à ce premier Autre primordial. Cette question de la jouissance des mères nous ouvre aussi à celle de la relation polarisée amour-haine qui est au cœur du fonctionnement de l'inconscient et qui détermine ainsi sa portée éthique spécifique au-delà de la question de la vérité. L’inconscient en lui-même a déjà une portée éthique dans la dimension relationnelle et normative de l’Œdipe. Le curseur ambivalent entre l’amour et la haine varie chez chaque sujet. Chacun de nous porte au long de son existence une part du tumulte des secrets inconscients de ses géniteurs. Dépasser la haine pour accéder à la gratitude et à la capacité d’amour est ce temps nécessaire, à la fois dans l’individuel et dans le collectif qui appartient à ce mouvement temporel plus vaste, celui de se civiliser.

Dans la revue

Figures de la psychanalyse

À propos des auteur·e·s

Claude Boukobza, rédactrice en chef de la revue Figures de la psychanalyse, est décédée le 4 juin 2012. Elle avait participé à la fondation d'Espace analytique en 1994 avec Maud Mannoni, et assuré le fonctionnement de la revue durant de longues années. Elle avait cofondé l'Unité d'Accueil Mère-Enfant de Saint Denis, et travaillé à la faire connaître. Elle se consacrait également à l'organisation du prochain congrès d'Espace analytique, tout en poursuivant sa pratique, jusqu'à ce que la maladie l'emporte. Elle laisse le souvenir d'une psychanalyste qui a marqué de son empreinte la psychanalyse de l'enfant, et bien au-delà, par son style et sa présence, par sa constance à soutenir ses enjeux et la qualité de ses réalisations.

Monique Lauret, psychiatre, psychanalyste, exerce à Toulouse. Membre de la Société freudienne de psychanalyse (SPF), membre de la Fondation européenne de la psychanalyse (FEP), présidente de Psycha 31.

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1 numéro - 25.50 €

Revue Figures de la psychanalyse
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Détails
Parution : 17 novembre 2011
EAN : 9782749214924
16x24, 208 pages
Figures de la psychanalyse
2/2011
Thème : Psychanalyse

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